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    • Cancer de la peau

      CANCER DE LA PEAU


      CANCER DE LA PEAU - MELANOME
      Le mélanome est le cancer de la peau dont le pronostic est le plus mauvais du fait de son potentiel évolutif et métastatique. Le programme d’actions est donc centré sur cette pathologie. En 2000, ont été enregistrés 7230 nouveaux cas de mélanomes et 1400 décès par ce cancer. Il s'agit d'un des cancers les plus fréquents chez les adultes jeunes, venant au premier rang des cancers de la femme de 25 à 29 ans, et au deuxième chez les femmes de 30 à 34 ans. Une très forte augmentation d’incidence (+5,9%/an chez l’homme et 4,33%/an chez la femme) a été constatée entre 1980 et 2000, le risque de développer ce cancer augmentant de façon nette en fonction de la cohorte de naissance (plus élevé pour les cohortes jeunes). L’augmentation de l’incidence du mélanome de la peau, liée aux pratiques d'exposition au soleil (exposition pendant l’enfance, exposition intermittente et forte au soleil) et notamment à l'évolution des pratiques de loisirs est moins importante chez la femme que chez l’homme, celle-ci étant moins marquée lors de la seconde décennie. Les mélanomes de la peau présentent un gradient nord-sud bien connu, les taux les plus élevés étant observés dans les pays d’Europe du nord. La France présente un taux moyen. L’augmentation de la mortalité est moins importante sur cette période. Cette différence d’évolution entre incidence et mortalité témoigne d’un diagnostic plus fréquent de formes peu évoluées, en lien probablement avec les actions de prévention engagées par les dermatologues et les Pouvoirs publics.

      Gravité
      La prévalence du mélanome est légèrement supérieure chez les femmes que chez les hommes, mais cellesci ont globalement un meilleur taux de survie. Chez les femmes, la tumeur primitive se localise plus fréquemment sur les membres inférieurs, et le type histologique est plus souvent un mélanome superficiel extensif, ces deux facteurs étant de meilleur pronostic que la localisation sur le tronc et le type anatomoclinique nodulaire, qui affectent préférentiellement les hommes et sont de plus mauvais pronostic. De plus, l'épaisseur de la tumeur primitive (indice de Breslow), qui est le principal facteur pronostique de cette tumeur, est généralement moindre chez les femmes au moment du diagnostic.
      Une étude publiée par le CIRC en 1999 et analysant les données disponibles les plus récentes concernant les malades diagnostiqués entre 1985 et 1989 dans 17 pays européens, et suivis jusqu'en 1994 montre que par rapport aux malades diagnostiqués entre 1978 et 1985, le taux de survie à cinq ans a augmenté de 69 à 77%. La survie des malades souffrant de mélanome était plus élevée dans les pays scandinaves et au Royaume-Uni que dans les pays d'Europe méridionale.

      Indicateurs souhaitables pour suivre l’atteinte des objectifs de santé (indicateurs souhaitables / approchés)

      - Mortalité et survie à 5 ans,
      - Stades au diagnostic
      Déterminants :

      Description (définition, population concernée, fréquence)
      Exposition solaire : selon l’OMS, le comportement des personnes au soleil est la principale cause de l’augmentation des taux de cancers de la peau enregistrée au cours des dernières décennies.
      Phénotype

      Diagnostic précoce
      Quinze à 40% des mélanomes se développent sur des lésions pigmentées préexistantes, en général des nævi jonctionnels ou composés. Les signes cliniques qui doivent faire évoquer la survenue d'un mélanome sur nævus sont :
      - Modification de taille. - Modification des contours devenant, indentés, irréguliers. - Modification de couleur : couleur plus foncée, irrégulière, avec des zones blanchâtres de régression, et zones érythémateuses inflammatoires. - Modification du relief qui s'accentue, ou infiltration en profondeur. - Modification de la surface. - Ulcération et saignement. - Prurit. ABCDE est le moyen mnémotechnique proposé aux patients et aux praticiens pour la surveillance des nævus : A = asymétrie de forme, ou de coloration. B = bords irréguliers (en carte de géographie). C = couleur modifiée, inhomogène. D = diamètre > ou = 6 mm. E = évolutivité (modification)
      Conséquences
      Exposition solaire
      L’augmentation de l’incidence du mélanome de la peau est liée aux pratiques d'exposition au soleil (exposition pendant l’enfance, exposition intermittente et forte au soleil) et notamment à l'évolution des pratiques de loisirs, moins importante chez l’homme que chez la femme. La relation entre l’exposition au soleil et le risque de tumeur est plus complexe pour le mélanome que pour d’autres formes de cancer de la peau pour lesquelles il existe une corrélation directe avec l’exposition chronique aux rayonnements ultraviolets du soleil. L’exposition intense, mais périodique, aux rayons du soleil pendant l’enfance et/ou les congés est le principal facteur de risque lié au mélanome, l’exposition chronique jouant un rôle moins important. On pense maintenant que la lumière ultraviolette est à la fois le déclencheur du processus carcinologique pendant l’enfance et le promoteur de l’évolution pré-maligne et maligne subséquente commençant au début de l’âge adulte. Les lampes fluorescentes sans diffuseur et les lampes à bronzer (suppression des UVB mais pas des UVA) ont été incriminées.

      Génotype et phénotype
      Les facteurs de risque d’origine génétique comprennent d’une part des mutations du gène P16
      prédisposant au mélanome, retrouvées dans 44% des cas de mélanomes familiaux en France, et d’autre part un phénotype prédisposant, caractérisé par une peau claire avec des taches de rousseur ou des nævi, sujette aux coups de soleil, des yeux clairs et des cheveux roux ou clairs. Le nombre croissant de nævi, l’existence de nævi dysplastiques, les mélanomes antérieurs et les antécédents familiaux sont d’autres facteurs de risque.