.....

    • Physiologie rénale

      Physiologie rénale


      Fonction du rein :

      Le rein assure de nombreuses fonctions :
      - Maintien de l’équilibre hydro-électrolytique, donc du volume, de la tonicité et de la
      composition électrolytique des liquides de l’organisme.
      - Elimination des déchets de l’organisme (urée, créatinine, acide urique) et des substances
      chimiques exogènes (toxiques – médicaments)
      - Production de rénine, d’érythropoïétine de 1.25 dihydroxycholecalciferol, de
      prostaglandines et de kinine
      - Participation à la néoglucogénèse à partir d’acide aminés et d’acide lactique.

      Structure du rein:

      1°) Disposition générale

      Le rein est formé de 2 zones distinctes :
      - la médullaire profonde centrale
      - le cortex périphérique

      La médullaire est formée par 8 cônes (4 à 18) appelés les pyramides de Malpighi dont
      l’extrémité interne dénommée papille, fait saillie dans les calices et dont la base externe
      jouxte le cortex périphérique.
      La médullaire comprend 2 parties :
      - la médullaire externe voisine du cortex comporte une couche externe et une couche interne
      - la médullaire interne qui forme la papille
      Le cortex coiffe la base des pyramides de Malpighi et s’insinue entre les pyramides
      constituant les colonnes de Bertin.
      Les pyramides de Malpighi envoient des rayons médullaires appelés pyramides de Ferrein
      dans le cortex appelé labyrinthe

      2°) Le néphron est l’unité fonctionnelle du rein. Chaque rein comporte environ 1 300 000
      néphrons situés dans le tissu interstitiel ou cheminent également les vaisseaux et les nerfs.


      Chaque néphron comporte plusieurs segments :
      - le glomérule
      - le tube proximal comprend 2 parties :
      - un tubule contourné ( pars convoluta)
      - un tubule droit ( pars recta)
      - le tube intermédiaire très fin qui comporte une branche fine descendante et ascendante de
      l’anse de Henle
      - le tube distal avec 2 parties
      - un tube droit lar ge constituant la branche ascendante large de l’anse de Henle
      - un tube contourné qui se jette dans une canal collecteur
      - la macule densa, élément de l’appareil juxta glomérulaire, au contact du tube contourné
      distal et de l’artériole afférente

      - le cortex contient des glomérules, le tube contourné proximal, le tube contourné distal
      - le tube droit proximal, le tube intermédiaire et le tube droit distal formant l’anse de Henle,
      sont dans la médullaire ainsi que les tubes collecteurs de Bellini

      Selon la localisation du glomérule dans le cortex, on distingue :
      - des néphrons superficiels avec un glomérule situé dans la région superficielle ou mo yenne
      du cortex avec une anse de Henle courte
      - des néphrons profonds avec un glomérule dans la zone juxta glomérulaire avec des anses
      de Henle longue

      3°) Vascularisation intra rénale
      a) Les artères intra rénales

      Les branches de division de l’artère rénale donnent naissance aux artères inter lobaires qui
      cheminent entre les pyramides de Malpighi. Elles se prolongent par les artères arquées qui
      réalisent une voûte vasculaire à la jonction cortico-médullaire. Elles donnent les artères inter
      lobulaires qui cheminent dans le cortex vers la périphérie. Elles donnent en chemin les
      artérioles afférentes des glomérules qui se divisent dans le glomérule pour donner un réseau
      capillaire auquel fait suite l’artériole efférente.
      Les artérioles efférentes donnent naissance :
      - Aux capillaires péri tubulaires
      - Aux artères droites ou vasa recta pour les glomérules profonds juxta médullaires qui
      peuvent aussi naître directement des artères arquées irriguant la médullaire externe et à un
      moindre degré la médullaire interne

      b) Le réseau veineux a sensiblement la même disposition

      4°) Le glomérule

      Le glomérule à la forme d’une sphère limitée par une enveloppe, la capsule de Bowman,
      constituée par des cellules épithéliales reposant sur une membrane basale qui se prolonge
      avec celle du tube contourné proximal et avec celle du floculus.

      Le glomérule présente 2 pôles :
      - un pôle urinaire ou s’insère le tube contourné proximal
      - un pôle vasculaire où pénètre l’artériole afférente et d’où sort l’artériole efférente au
      contact de l’appareil juxta glomérulaire

      Le glomérule est essentiellement constitué par un réseau capillaire, le floculus, réalisant un
      système porte artériel entre l’artériole afférente et l’artériole efférente. C e réseau capillaire
      naît des branches de division de l’artériole afférente et se drainent par l’artère efférente. Les
      parois des capillaires glomérulaires constituées de cellules endothéliales reposant sur une
      membrane basale.

      Ce réseau capillaire possède deux propriétés fondamentales :
      - une conductivité hydraulique très élevée autorisant un débit de filtration élevée
      (120 ml/min/1.73 m²)
      - une imperméabilité aux macromolécules supérieure à 68 Kdaldons.

      Le réseau capillaire divisé en lobules indépendants les uns des autres est entouré de tissu
      mésangial (mésangium). La membrane basale glomérulaire enveloppe chaque lobule
      glomérulaire et sépare 2 domaines, l’un intra capillaire ou circule le sang, l’autre extra
      capillaire ou circule l’urine primitive. Sur la face externe de la membrane basale s’insère des
      podocytes et leurs prolongements les pédicelles

      5°) L’appareil juxta glomérulaire

      L’appareil juxta glomérulaire histologiquement hétérogène a une grande importance
      physiologique.
      L’appareil juxta glomérulaire comprend plusieurs éléments :
      - l’artériole afférente dans sa portion pré glomérulaire entourée du mésangium extra
      glomérulaire
      - l’artériole efférente à la sortie du glomérule
      - la macula densa, segment court, partie intégrante du tube contourné distal
      - de nombreuses terminaisons nerveuses orthosympathiques

      6°)Tube urinifère

      La structure des cellules tubulaires varient selon la nature du segment tubulaire, adaptée à ses
      fonctions.

      a) Au niveau du tube proximal :
      Les cellules sont étroites et hautes, riches en mitochondries et en organites entre cellulaires.
      • De nombreuses villosités sont situées à leur pôle apical constituant la bordure en brosse
      baignant dans la lumière urinaire. Les cellules tubulaires sont séparées par un espace
      intercellulaire fermé par une jonction.
      • De nombreux replis membranaires occupent le pôle basal et les faces latérales des
      cellules tubulaires compartimentant le cytoplasme.

      b) Au niveau du segment grêle de l’anse de Henlé
      Les cellules tubulaires sont dépourvues de bordure en brosse et comportent peu de
      mitochondries.
      Elles ont un rapport intime avec les vasa recta irriguant la médullaire et avec les plexus
      capillaires péritubulaires et le canal collecteur.

      c) Au niveau du tube contourné distal :
      La structure cellulaire est variable.
      - Dans la partie droite ascendante large de l’anse de Henlé, les cellules tubulaires cuboïdes
      disposent d’une bordure en brosse et de mitochondries sans repli membranaire.
      - Dans la macula densa, la polarité des cellules est inversée avec des organites
      intracellulaires groupés au pôle basal de la cellule.
      - Dans le tube contourné distal, les cellules tubulaires sont cuboïdes avec bordure en brosse
      et mitochondries comportant également des replis membranaires compartimentant le
      cytoplasme.

      d) Au niveau du tube collecteur :
      La cellule tubulaire est une cellule claire avec quelques microvillosités et peu de
      mitochondries.

      e) Au niveau du tissu interstitiel :
      Les cellules en situation médullaires sont riches en granulation.



      FONCTION DE MAINTIEN DE L' HOMÉOSTASIE

      FORMATION DE L’URINE

      Le rein a pour fonction essentielle la formation de l’urine constituée principalement
      d’éléments d’origine plasmatique et accessoirement d’éléments produits par l’activité
      métabolique des cellules rénales.


      1°) Mécanisme général de la formation de l’urine

      La formation de l’urine passe par deux étapes successives :

      a) La filtration glomérulaire réalise un transfert par ultrafiltration d’une grande quantité de
      liquide plasmatique dépourvue de protéine de haut poids moléculaire depuis le
      compartiment capillaire des glomérules vers leur espace urinaire. L’ultrafiltrat obtenu
      constitue l’urine primitive.

      b) Des ajustements tubulaires par des transferts bidirectionnels qui s’effectuent tout le long
      du tube urinifère sur l’urine primitive et déterminent la composition de l’urine finalement
      excrétée.
      Ces transferts passifs ou actifs s’effectuent dans 2 sens :
      - De la lumière tubulaire vers le tissu interstitiel et les capillaires péritubulaires : ces
      transferts sont appelés réabsorption.
      - Des capillaires péritubulaires vers la lumière tubulaire. Ces transferts sont appelés
      sécrétion.

      Chez l’homme les phénomènes de réabsorption sont nettement plus importants que les
      phénomènes de sécrétion

      2°) Rôle physiologique de la circulation rénale :


      a) Le débit sanguin rénal

      Il est très élevé représentant environ 25% du débit cardiaque soit 600 ml/min/1.73m² pour
      chaque rein, légèrement moins important chez la femme.

      Le débit sanguin rénal est déterminé par la pression artérielle de perfusion et les résistances
      vasculaires intra-rénales.

      b) La pression artérielle de perfusion rénale

      Elle dépend du débit cardiaque et des résistances artérielles systémiques donc de la pression
      artérielle moyenne systémique.


      c) Les résistances artérielles intra rénales :

      Les résistances artérielles pré glomérulaire sont dues pour l’essentiel à l’artère afférente
      glomérulaire et a un moindre degré de l’artère inter lobulaire.

      Les résistances artérielles post glomérulaires sont dues à l’artériole efférente.

      Les résistances veineuses post artériolaires représentent 20 % des résistances vasculaires
      rénales totales reflétant essentiellement la pression intra tissulaire rénale en raison de
      l’absence de fibres musculaires lisses veinulaires.

      d) Les systèmes capillaires :

      Les 3 systèmes capillaires intra rénaux ont une utilité fonctionnelle remarquable.
      - Les capillaires glomérulaires où règne une pression hydrostatique élevée contribuent à
      l’ultrafiltration pour aboutir à la formation de l’urine primitive.
      - Les capillaires péritubulaires : où règne une pression oncotique très élevée contribuent à
      la réabsorption.
      - Les capillaires des vasa récta : où règne une pression osmotique qui peut être la plus
      élevée de l’organisme joue un rôle essentiel dans les mécanismes de concentration,
      dilution de l’urine.


      e) Autorégulation rénale :

      L’autorégulation du débit sanguin rénal sous la dépendance de nombreux facteurs, notamment
      le système rénine angiotensine (SRA) et le système des prostaglandines (PG), assure une
      stabilité du débit sanguin pour une large échelle de pression artérielle moyenne systémique de
      80 à 140 mmHg.
      Le débit sanguin rénal est également influencé par le système neuroadrénergique.

      3°) Filtration glomérulaire

      a) Ultrafiltration

      La filtration glomérulaire correspond a un transfert unidirectionnel par ultra filtration des
      capillaires vers la chambre urinaire aboutissant à la formation d’un ultrafiltrat constituant
      l’urine primitive. La surface et la perméabilité du filtre glomérulaire déterminent l’amplitude
      et la qualité du transfert.

      Le débit de filtration glomérulaire est en moyenne de 120 ml/min et de ce fait le volume filtré
      par 24 h est considérable de l’ordre de 180 l/24h.

      L’urine primitive a une composition ionique identique à celle du plasma quasiment dépourvu
      de protéine et sans macromolécule.

      Le transfert glomérulaire est un processus passif d’ultrafiltration. La pression de filtration est
      la résultante algébrique des pressions hydrostatiques et oncotiques qui s’exercent de part et
      d’autre du filtre glomérulaire. La force motrice principale de ce transfert résulte de l’activité
      cardiaque.

      b) Forces impliquées dans la filtration glomérulaire

      Les forces impliquées dans cette filtration comportent :

      - Des forces favorisant la filtration :
      - La presion hydrostatique capillaire (Pcg) est de l’ordre de 50 mmHg.
      - La pression oncotique de la capsule de Bowman (pcB) voisine de 0 compte tenu de
      l’absence de protéine dans la chambre urinaire.

      - Des forces s’opposant à la filtration :
      - La pression hydrostatique de la capsule de Bowman (PcB) de l’ordre de 10 mmHg.
      - La pression oncotique des capillaires glomérulaires pcg de l’ordre de 30 mmHg.

      La pression efficace de filtration (PEF) est donc la résultante :

      PEF = (Pcg+ pcB) – (PcB + pcg)
      pcB étant voisine de zéro
      PEF = Pcg – (PcB + pcg)

      c) Particularité des capillaires glomérulaires

      Les capillaires glomérulaires se différencient des autres systèmes capillaires de l’organisme
      par le fait que la pression hydrostatique est particulièrement élevée et demeure supérieure sur
      toute la longueur du capillaire à la force oncotique de rappel. Ce statut particulier explique le
      caractère unidirectionnel du transfert au niveau du capillaire glomérulaire.


      Le débit sanguin rénal n’est pas déterminé par les besoins métaboliques du rein car le rein ne
      consomme que 10 à 15 % de l’oxygène qui lui est présenté. Le rôle majeur de la circulation
      rénale est de protéger et donc de maintenir la filtration glomérulaire contre des variations
      hémodynamiques systémiques.

      Régulation du débit sanguin rénal et de la filtration glomérulaire

      On distingue 2 niveaux de régulation du débit sanguin rénal et de la filtration glomérulaire :
      - une régulation intrinsèque avec une autorégulation et une régulation hormonale
      - une régulation extrinsèque de nature nerveuse sympathique et hormonale extra rénale.


      A- Régulation intrinsèque

      Autorégulation
      Le débit sanguin intra rénal est maintenu constant pour de larges variations de la pression
      artérielle moyenne systémique entre 80 et 140 mmHg dépendant essentiellement des
      adaptations des résistances artériolaires post et surtout pré glomérulaires

      Deux mécanisme sont impliqués dans cette autorégulation du débit sanguin rénal :
      - d’une part un mécanisme myogénique
      - d’autre part un rétrocontrôle négatif tubulo-glomérulaire par l’intermédiaire de la macula
      densa

      Mécanisme myogénique :
      Les cellules musculaires lisses des artérioles afférentes sont sensibles à l’étirement provoqué
      par une augmentation de la pression artérielle de perfusion répondant par une vasoconstriction
      active.
      Ce mécanisme réflexe est lié à l’ouverture des canaux calciques et à l’entrée de calcium dans
      la cellule musculaire. Il est inhibé par la Papavérine puissant myorelaxant et par les
      inhibiteurs calciques.

      Rétrocontrôle négatif tubulo-glomérulaire :
      Le rétrocontrôle négatif tubulo-glomérulaire repose sur l ‘appareil juxta glomérulaire et
      notamment sur la macula densa.
      Le signal au niveau de la macula densa serait une augmentation de la quantité de Nacl et en
      particulier de Cl arrivant dans le tube contourné distal. L’augmentation de la réabsorption du
      Nacl à travers la macula densa provoque un vasoconstriction de l’artériole afférente entraînant
      une diminution du débit sanguin glomérulaire et baisse du débit de filtration glomérulaire. Le
      médiateur entre la macula densa et la structure vasculaire n’est pas identifié.

      Le rôle physiologique de cette boucle de rétrocontrôle serait le suivant :
      Une augmentation de la pression de perfusion dans l’artère rénale augmentent immédiatement
      le débit sanguin glomérulaire et le débit de filtration glomérulaire. L’augmentation du débit
      d ‘eau et de Nacl au niveau de la macula densa et l’augmentation de la réabsorption de Nacl à
      ce niveau entraîne une vasoconstriction de l’artériole afférente et de ce fait une diminution du
      débit sanguin glomérulaire et du débit de filtration glomérulaire proche de sa valeur initiale.
      Un mécanisme inverse intervient en cas de diminution de la pression de perfusion rénale.
      Cette boucle permet donc de maintenir le débit sanguin le débit de filtration glomérulaire
      autour d’une valeur normale d’équilibre

      Système hormonaux :

      Le rein synthétise plusieurs substances vaso-actives exerçant leurs effets sur la vascularisation
      intra rénale.
      - Système rénine angiotensine (SRA) intra rénal
      - Système des prostaglandines (PG)
      - Système kinine kallicréine (KK)
      • Système rénine angiotensine intra rénal
      La rénine est synthétisée par les cellules granulaires de l’artériole afférente libérée dans
      l’interstitium permettant la formation d’angiotensine I convertie en angiotensine II en
      présence de l’enzyme de conversion. La circulation rénale est donc influencée par
      l’angiotensine circulante et par l’angiotensine II produite dans le parenchyme rénal

      L’angiotensine II est un vasoconstricteur puissant agissant sur 3 niveaux dans le parenchyme
      rénal.
      1- L’angiotensine agit préférentiellement au niveau de l’artériole efférente. Elle entraîne une
      vasoconstriction de l’artériole efférente provoquant une chute du débit sanguin glomérulaire
      avec une augmentation de la pression hydrostatique capillaire glomérulaire et une
      augmentation de la fraction de filtration
      2- L’angiotensine II provoque également une contraction des cellules mésangiales
      glomérulaires qui comportent des récepteurs spécifiques entraînant une baisse du coefficient
      de filtration glomérulaire (Kf).
      3- L’angiotensine II a un rôle tonique vasoconstricteur sur la circulation médullaire grâce à la
      présence de nombreux récepteurs spécifiques de l’angiotensine dans la zone profonde de la
      médullaire externe.

      • Système des prostaglandines

      Les prostaglandines sont synthétisées dans le cortex et la médullaire à partir de l’acide
      arachidonique par la voie de la cyclo-oxygénase :
      - Prostaglandine E2
      - Prostaglandine D2
      - Prostaglandine I2 (prostacycline)
      - Prostaglandine F2 a
      - La thromboxane A2

      Les prostaglandines E2, D2, I2 sont vasodilatatrices, la thromboxane A2 est vasoconstrictrice
      synthétisée à l’état normal en faible quantité ; la prostacycline F2 a n’ a pas de propriété
      vasomotrice importante.

      La prostaglandine I2 est synthétisée dans la paroi des artérioles et dans les glomérules du
      cortex. La prostaglandine E2 est surtout synthétisée dans la médullaire au niveau de
      l’interstitium et des cellules épithéliales du tube collecteur.

      Le métabolisme de l’acide arachidonique peut également passer par la voie de la lipo-
      oxygénase avec formation :
      - acide hydroxy-peroxy-eïcosatétraénoïque (HPET)
      - acide hydoxy-eïcosatétraénoïque (HET)
      - leucotriènes

      Ces métabolites joueraient un rôle délétère sur la filtration glomérulaire au cours des
      glomérulonéphrites inflammatoires et / ou immunologiques.


      Les prostaglandines I2, E2, D2 entraînent sur la micro circulation glomérulaire une
      vasodilatation entraînant une baisse des résistances artériolaires des artérioles afférentes et
      efférentes responsables :
      - d’une augmentation du débit sanguin glomérulaire
      - d’une augmentation du débit de filtration glomérulaire

      Les prostaglandines en particulier E2 aurait un rôle tonique vasodilatateur sur la circulation
      des vasa recta médullaire.

      • Système Kinine – kallicréine (KK)

      La Kallicréine rénale synthétisées par les cellules tubulaires distales agit sur la kininogène
      pour aboutir à la formation de la bradykinine et de la lysylbradykinine libérées dans la
      lumière tubulaire puis excrétées dans l’urine ou dégradées localement.

      Les kinines sont vasodilatatrices. Au niveau de la micro circulation glomérulaire, elles
      entraînent une vasodilatation donc une diminution des résistances artériolaires afférentes et
      efférentes avec augmentation du débit sanguin glomérulaire sans augmentation du débit de
      filtration glomérulaire en raison d’une diminution du coefficient de perméabilité Kf par ef fet
      direct sur des récepteurs glomérulaires spécifiques ou par le biais du SRA

      Interaction entre SRA, PG et KK

      L’angiotensine II (mais également la Noradrénaline et l’hormone anti-diurétique) stimule la
      synthèse des prostaglandines rénales et l’excrétion urinaire de kallicréine donc la synthèse de
      bradykinine.

      Les prostaglandines et la bradykinine stimulent la sécrétion de rénine glomérulaire donc de
      l’angiotensine II


      B - Régulation extrinsèque

      Les 4 systèmes de régulation extrinsèque associent des effets extra rénaux et des effets sur
      l’hémodynamique intra rénale et participent à la régulation de la pression artérielle
      systémique :
      - système rénine angiotensine (contrôle de l’angiotensine II circulante)
      - système nerveux sympathique
      - système vasopressinergique
      - facteur atrial natriurétique

      a) Système nerveux sympathique

      L’innervation rénale est exclusivement sympathique principalement noradrénergique mais
      également à un moindre degré dopaminergique

      Les terminaisons nerveuses sympathiques se distribuent à la totalité des vaisseaux du cortex, à
      tous les éléments de l’appareil juxta glomérulaire et aux tubules. Les terminaisons nerveuses
      dopaminergiques sont situées aux pôles vasculaires des glomérules.

      Les effets vasoconstricteurs de la noradrénaline entraînent :
      - une augmentation des résistances vasculaires rénales
      - une diminution du débit sanguin rénal et du débit de filtration glomérulaire

      Cependant à l’état basal physiologique, l’effet vasoconstricteur porte essentiellement sur
      l’artériole efférente qui augmente la filtration et maintient le débit de filtration glomérulaire.
      En fait, les effets vasomoteurs sympathiques noradrénergiques sont liés :
      - d’une part à la stimulation directe des récepteurs a vasoconstricteurs
      - d’autre part à une stimulation des récepteurs ß avec un effet B1 stimulant le système
      rénine angiotensine local

      La stimulation des fibres dopaminergiques induisent une vasodilatation artériolaire
      glomérulaire. En thérapeutique, les effets vasomoteurs de la dopamine sont fonction de la
      posologie :
      - à faible dose (< à 3 gamma/Kg/min) les effets sont dopaminergiques vaso diltateurs
      - à forte dose (> à 10 – 12 gamma/Kg/min) la réponse est de type vaso constricteur général.

      b) Hormones extra rénales

      Hormone anti-diurétique (ADH) ou vasopressine (AVP)

      L’hormone antidiurétique a des effets vaso-presseurs d’où sa dénomination de vasopressine.
      La perfusion intra veineuse à forte dose d’AVP entraîne une élévation de la pression artérielle
      systémique, une augmentation des résistances vasculaires rénales et une diminution du débit
      sanguin rénal par stimulation des récepteurs V1 différents des récepteurs V2 responsables de
      l’effet anti-diurétique.

      A dose physiologique, l’hormone antidiurétique entraîne :
      - une augmentation de la pression hydrostatique transcapillaire du fait d’une baisse de la
      pression intra tubulaire
      - une diminution du coefficient d’ultrafiltration glomérulaire Kf liée à une contraction des
      cellules mésangiales

      De ce fait, le débit sanguin rénal et le débit de filtration glomérulaire ne sont en général pas
      modifiés.
      L’effet vasculaire direct de l’ADH sur les récepteurs V1 se traduit par une diminution
      sélective du débit sanguin dans les vasa recta descendants et ascendants donc une diminution
      du débit sanguin médullaire.

      Facteur atrial natriurétique (FAN)

      Le facteur atrial natriurétique est synthétisé et stocké par les myocytes auriculaires sous la
      forme d’un précurseur.

      Les effets du FAN sur l’hémodynamique rénale et la filtration glomérulaire sont dissociés :
      - augmentation du débit de filtration glomérulaire
      - sans augmentation significative du débit sanguin.

      Les effets sont dus :
      - à une vasodilatation de l’artériole afférente
      - à une vasoconstriction plus modérée de l’artériole efférente
      - entraînant une augmentation de la pression hydrostatique glomérulaire (Pcg)
      - à une augmentation du coefficient d’ultrafiltration (Kf) lié à la stimulation de récepteurs
      spécifiques mésangiaux

      Le FAN agit également au niveau de la micro circulation médullaire en augmentation les
      débits et surtout la pression hydrostatique des vasa recta descendants et ascendants
      contribuant à son effet natriurétique en plus de l’augmentation de la charge filtrée de Na
      secondaire à l’augmentation du débit de filtration glomérulaire.

      Enfin, cette hormone vasodilatatrice agit également :
      - en inhibant la sécrétion de rénine préalablement stimulée
      - en supposant aux effets vasoconstricteurs de l’angiotensine II


      5°) Fonctions tubulaires


      Le tubule rénal assure des fonctions de réabsorption et de sécrétion par des transferts passifs,
      passifs facilités ou actifs.

      Les transferts passifs s’effectuent selon un gradient électrochimique. Les transferts passifs
      facilités correspondent à des transferts impliquant une interaction entre la molécule
      transportée et une protéine membranaire spécifique, canal ou transporteur. Le transfert est
      spécifique et saturable. Les transferts actifs se font contre un gradient électrochimique,
      l’énergie nécessaire est fournit par le découplage de l’ATP sous l’action d’une ATP ase liée à
      la membrane qui assure à la fois le découplage et le transport.

      Le tubule rénal régule indépendamment les bilans de l’eau, du sodium, du potassium et des
      autres électrolytes bien que leurs transports soient liés et interdépendants dans presque tous
      les segments du néphron

      a) Le tube proximal

      Les principales fonctions du tube proximal sont :
      - De réabsorber la majorité des substances dissoutes ultra filtrées par le glomérule
      comportant les électrolytes et des substances organiques.
      - De réabsorber par endocytose la faible quantité de protéines qui ont été filtrées
      - D ‘éliminer des produits de dégradation du métabolisme (urée, acide urique….)
      - D’excréter les acides produits par le métabolisme
      - De sécréter les médicaments administrés
      - De synthétiser le principal métabolite actif de la vitamine D

      La fonction dominante du tube proximal est de réabsorber massivement le sodium par un
      mécanisme de transport actif non saturable :
      - par un co-transport avec le glucose, des acides aminés, des phosphates et des sulfates dans
      le segment initial du tube proximal
      - par un contre transport avec les ions H+ : un ion Na réabsorbé pour un ion H+ sécrété
      aboutissant à la régénération d’un ion bicarbonate.
      - Par réabsorption d’une solution de chlorure de sodium dans la seconde partie du tube
      proximal.Le chlore suit passivement la réabsorption active du sodium.

      Cette réabsorption massive de sodium entraîne de manière iso osmotique celle de l’eau et de
      l’urée.


      A la fin du tube proximal , 75 % du volume de l’ultrafiltrat a été réabsorbé. La concentration
      luminale de sodium est inchangée par contre celle du chlore est augmentée, celle des autres
      électrolytes et substances organiques neutres sont diminuées


      L’acidification de l’urine est débutée dans le tube proximal.

      Les ions H+ sont sécrétés activement dans la lumière tubulaire. Cette sécrétion tubulaire
      proximale des ions H+ va entraîner une acidification de l’urine par :

      - réabsorption quasi complète des ions bicarbonates filtrés : l’ion H+ sécrété réagit dans la
      lumière tubulaire avec les ions HCO3 – filtrés pour former de l’acide carbonique H2CO3 qui
      se transforme en CO2 et H2O sous l’effet de l’anhydrase carbonique. Le CO2 formé diffuse
      dans la cellule tubulaire pour donner de l’acide carbonique qui se décompose en H+ et HCO3,
      l’un HCO3- ainsi régénérer va ensuite rejoindre le milieu péri tubulaire

      - Formation d’acidité titrable : l’ion H+ sécrété se lie à un anion de sel d’acide faible
      essentiellement des phosphates PO4 -- pour former un acide faible qui est excrété. La
      sécrétion de l’ion H catalysé par l’anhydrase carbonique aboutit à la régénération d’un ion
      bicarbonate

      - Sécrétion d’ammoniaque totale (NH3+ + NH4+) composée à 95 % de NH4+ est
      synthétisé et sécrété par les cellules tubulaires proximales (60 à 70 % de l’ammoniaque et
      dans les cellules du tube contourné distal à un moindre degré)

      Toutes les cellules tubulaires synthétisent de l’ammoniaque NH4+ grâce à leur
      glutaminase mitochondriale et cytoplasmique qui dégradent la glutamine en
      acétoglutarate et NH4+

      Le NH4+ produit est sécrété dans le tubule proximal :
      - soit directement en échange de la réabsorption d’un ion Na
      - soit après s’être dissocié en NH3 et H+, le NH3 diffuse dans la lumière tubulaire où il
      réagit avec l’ion H+ sécrété pour former à nouveau du NH4+
      - à chaque ion NH4+ formé dans la lumière, un ion Na est réabsorbé et un ion HCO3 –
      régénèré.


      b) Anse de Henlé

      Les 2 branches de l’anse de Henlé ont une perméabilité différente à l’eau :
      - la branche descendante est perméable à l’eau, qui quitte la lumière tubulaire vers
      l’interstitium selon un gradient de pression osmotique pour être reprise par les vasa recta
      ascendants

      - La branche ascendante est imperméable à l’eau, mais perméable au chlore par un transfert
      actif qui entraîne avec lui le sodium. De ce fait, les urines contenues dans la branche large
      de l’anse de Henle et dans la partie initiale du tube distal sont diluées avec une pression
      osmotique inférieure à celle du plasma. Les urines deviennent de plus en plus
      hypotoniques au fur et à mesure que le chlore et le sodium passe dans le tissu interstitiel
      médullaire.

      - Ces mouvements d’eau, de Na, de Cl et d’urée aboutissent à la création d’un gradient
      osmotique cortico-papillaire dont l’ampleur dépend :
      - de la longueur de l’anse
      - du débit sanguin médullaire
      - de l’action de l’ADH sur le tube collecteur

      Au total, les urines sont isotoniques à la sortie du tube proximal, h ypertoniques à la pointe de
      l’anse de Henlé et toujours hypotoniques à l’entrée du tube distal

      C) Les segments terminaux

      Régulation électrolytique

      Le tube distal et le tube collecteur participent à une régulation fine de la composition
      électrolytique et acido-basique de l’urine ensuite excrétée :
      - Réabsorption du sodium et sécrétion d’ion K+ et d ’un ion H+ sous contrôle de la sécrétion
      d’aldostérone
      - Sécrétion de NH3 et H+ à partir du métabolisme de la glutamine des cellules tubulaires.

      Régulation hydrique

      La perméabilité à l’eau du tube terminal varie selon les segments :
      - le tube distal est quasiment imperméable à l’eau
      - la perméabilité du tube collecteur varie selon son imprégnation en ADH qui agit sur les
      récepteurs V2
      - en présence d’ADH, le tube collecteur devient perméable à l’eau avec
      réabsorption massive d’eau sans réabsorption de molécule osmotiquement
      active. Les urines deviennent hypertoniques avec une osmolarité pouvant
      atteindre 1200 mosmol/l
      - en l’absence d’ADH le tube collecteur est imperméable à l’eau et les urines
      restent hypotoniques.

      6°) Epuration sélective : épuration des déchets azotés

      L’urine est une solution aqueuse de sels minéraux et de substances organiques dont le
      composition diffère de celle du plasma

      A l’état normal, l’urine est dépourvue de glucose, entièrement réabsorbée dans le tube
      proximal malgré l’existence d’un transfert maximum. La faible quantité de protéine qui
      passe le filtre glomérulaire est réabsorbée par endocytose.

      Le rein est l’émonctoire des déchets du métabolisme protidique et de certains composés
      organiques. Les déchets protidiques communément dosés en pratique clinique sont l’urée, la
      créatinine et l’acide urique.
      - L’urée filtrée en grande quantité (coefficient de tamisage de la membrane basale
      glomérulaire = 1 c’est à dire une concentration identique de part et d’autre de la
      membrane basale glomérulaire) réabsorbée et sécrétée de manière passive tout au long du
      tubule pour finalement être excrétée en grande quantité
      - L’acide urique filtré est presque entièrement réabsorbé (90 %) malgré un transfert actif
      limité par un transfert maximum
      - La créatinine dont la production dépend de la masse musculaire corporelle est
      pratiquement constante. Elle est complètement filtrée par le glomérule et n’est pas
      réabsorbé. Une faible quantité (10 à 15 %) de la créatinine excrétée est sécrétée par le tube
      proximal, l’étude de la clairance de la créatinine permet donc d’ évaluer la fonction rénale

      FONCTION ENDOCRINE DU REIN

      Le rein représente le site de formation de plusieurs hormones :
      - l’érythropoïétine
      - la forme active de la vitamine D
      - la rénine et le SRA
      - la prostaglandine et le système kinine kallicréine.

      L’érythopoïétine est une glycoprotéine synthétisée par les cellules endothéliales des
      capillaires péri tubulaires du cortex et de la médullaire externe. Elle agit sur la différ enciation,
      la prolifération et la maturation des précurseurs des hématies

      La transf ormation de la vitamine D en sa forme active 1.25 (OH)2 D3 s’effectue sous
      l’action d’une a hydroxylase localisée dans les mitochondries du tube proximal